Le travail publié dans Int. J. Mol. Sci. 2 https://doi.org/10.3390/ijms24010191

avait pour objectif d’explorer les effets à long-terme d’une exposition périnatale à une forte dose d’un microARN du lait maternel, donné par voie orale, protégé des enzymes digestive par un vecteur autorisé en alimentation.

Durant la lactation, le bébé est particulièrement sensible aux stress, qu’ils soient nutritionnels ou émotionnels. Le sevrage précoce est reconnu, au Brésil et en France, comme un problème lié à la reprise très rapide d’une activité professionnelle après une naissance.

Les microARNs sont de petites molécules régulatrices, présentes en abondance dans le lait maternel. Elles font partie des gènes non codants, de plus en plus utilisées comme biomarqueurs de la santé ou de la maladie, mais aussi comme molécules thérapeutiques. Une prise orale de telles molécules régulatrices modifie à court et à long-terme le phénotype d’un raton.

Nous avons utilisé un rat transgénique permettant de repérer des cellules duodénales exprimant le promoteur du gène cck couplé avec une protéine fluorescent vert, pour suivre les effets immédiats et à long terme d’un bolus oral de microARNs. Un effet inattendu de cette supplémentation a été son impact sur des régions du cerveau (hypothalamus, hippocampe, cortex cérébral). Ce modèle de raton transgénique permet de suivre les effets bénéfiques ou nocifs de supplémentation par des microARNs chez des animaux subissant un stress nutritionnel ou émotionnel. Notre travail permettra de concevoir de nouvelles thérapies pour éviter les impacts inattendus à long terme sur le système immunitaire ou le cerveau.

C’est le dernier article de la thèse de Gabriel Araujo Tavarès, qui avait été reçu en cotutelle internationale (Université de Pernumbuco, Brésil, Sandra Lopes de Souza; Université de Nantes, Bertrand Kaeffer; soutenance avril 2021).

Gabriel Tavarès poursuit sa carrière au Lerner Research Institute, Cleveland, et Amada Torres, ancienne postdoctorante de l'UMR-1280, est à l’Université d'Hawaï.