Résumé du projet :

Contexte

Selon le concept des origines développementales de la santé et des maladies (DOHaD), un environnement périnatal délétère peut conditionner l’apparition plus tard dans la vie de maladies métaboliques. Le diabète gestationnel affecte en France 8% des naissances et augmente le risque de développer un diabète de type 2 chez la mère et l’enfant. Il constitue un exemple particulièrement préoccupant de programmation métabolique, car il contribue à alimenter la prévalence du diabète de type 2 et de l’obésité. A l’heure actuelle, il existe très peu de données sur les effets potentiellement bénéfiques d’un allaitement exclusif sur le risque d’apparition tardive d’un diabète de type 2 chez l’enfant associé à une grossesse compliquée par un diabète gestationnel. Nos récents travaux montrent une adaptation de la composition du lait au statut nutritionnel et /ou métabolique périnatal de la mère.

Hypothèse

Nous émettons l’hypothèse selon laquelle, dans cette fenêtre de programmation, le diabète gestationnel pourrait induire une modification de la composition du lait maternel en composés bioactifs spécifiques susceptibles de limiter/corriger, post-partum, les effets délétères d’un environnement intra-utérin hyperglycémique.

Objectif

L’objectif de cette thèse est d’étudier les effets de la lactation sur la prédisposition de la descendance née de mères ayant développé un diabète gestationnel à développer un diabète de type 2 à l’âge adulte.

Méthodes

Pour cela, des adoptions croisées seront réalisées sur des modèles nutritionnels ou pharmacologiques de diabète gestationnel chez le rat en l’absence de diabète pré-gravide et d’obésité. Nous étudierons les conséquences d’une hyperglycémie gestationnelle sur l’homéostasie glucidique, les « signatures » métaboliques de la descendance mais également sur sa maturation intestinale et notamment son système endocrine-incrétines, en lien avec la composition du lait maternel de mères ayant développé un diabète gestationnel. Le phénotypage du lait maternel sera réalisé par des approches de phénotypages à haut débit (métabolome, lipidome, glycome,…), d’étude des miRNAs et des adipokines. L’identification de molécules effectrices du lait maternel sera également validée sur des prélèvements de lait issus d’une cohorte de femmes ayant un historique de diabète gestationnel.